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05/06/2019

Pride Month Music: Amérique Latine.

Aujourd’hui, nous continuons à découvrir d'autres artistes LGBTQ+ d'Amérique Latine. Après une escale rapide au Guatemala, nous prendrons la direction du Venezuela.

Rendez-vous samedi pour un nouvel article.

Jour 2: Guatemala + Venezuela.

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Rebecca lane.jpgPoétesse et rappeuse guatémaltèque, Rebeca Lane est une sociologue de formation. La jeune femme se revendique féministe, anarchiste et indigéniste. Même si elle se dit bisexuelle, l’artiste n’aime pas les étiquettes. Néanmoins, elle n’a pas honte de parler de sa sexualité et rappelle que l’homosexualité est taboue au Guatemala et qu’assumer ouvertement sa sexualité dans certains pays du continent américain est dangereux voire mortel.

A travers son rap féministe et révolté, l’artiste aborde plusieurs problèmes qui affectent son pays. Le droit des femmes, les violences qu’elles subissent et la société patriarcale sont des thèmes majeurs de sa musique. Dans la chanson Este cuerpo es mío elle dénonce les violences conjugales et, plus récemment, elle s’insurge contre les féminicides avec Ni una menos. Ce titre fait d’ailleurs écho aux manifestations éponymes qui ont secoué une partie de l’Amérique Latine et l’Espagne pour protester contre les meurtres et violences envers les femmes. L’émancipation des traditions et le besoin d’indépendance sont également des revendications qui imprègnent ses textes. Le titre Corazón Nómada (2015) est une déclaration d’amour poétique à la femme.

La rappeuse parle aussi de l’histoire du Guatemala et, notamment de la guerre civile (1960-1996) dans ses paroles. Marquée par la disparition de sa tante, poétesse et guérilla sous le régime militaire, Rebeca Lane devient, très jeune, militante pour la justice sociale et le devoir de mémoire. Elle est fondatrice du mouvement Somos Guerreras, un collectif visant à combattre le sexisme dans la culture hip-hop.

En 2012, elle sort un album avec le collectif Última Dosis. Canto, son premier opus solo voit le jour l’année d’après puis, suivent Poesía Venenosa (2015), Dulce Muerte (2015), Alma Mestiza (2016) et Obsidiana (2018). La voix brute et engagée de Rebeca Lane est un souffle de renouveau dans le hip-hop d’Amérique latine.

Sur son blog http://mujeresdebolsagrande.blogspot.com/ où l’on peut lire ses poèmes, Rebeca Lane écrit sur le pseudonyme de Miss Penny Lane. L’artiste a également publié des essais sur le site academia.edu.









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Karen Martello.jpgPassionnée par la musique depuis son enfance, Karen Martello remporte à 17 ans le concours « Primer Festival de la Voz Panamericana » et, décide ensuite de se consacrer à la musique. Elle se produit dans des hôtels, des casinos et des fêtes avant de décrocher un contrat dans une maison de disque. Ne vous fiez pas aux apparences, Karen Martello n’est pas un rockstar et encore moins une rappeuse hip-hop. Surnommée la « tenorina » par certains professionnels du milieu, la jeune femme a une voix de contralto et, bien qu’appréciant le chant lyrique, c’est dans un genre musical différent qu’elle s’illustre : le merengue. J’ai moi-même été surprise par la voix « masculine » de l’artiste qui, par certains aspects, me rappelle celle de Celia Cruz.

No te voy a perdonar (2013), son premier single, mêle la pop-rock à un soupçon de musique mariachi. Bésame Así (2014), son premier succès en Amérique Latine, marie l’électro pop au merengue. Avec Dueño de Nada (2015) et Sigo Esperando (2017) l’artiste nous propose des titres pop-rock lyriques. Je préfère Soy mas fuerte que tu (2015), un morceau d’électro merengue entraînant à souhait.

Karen Martello a été la première artiste vénézuélienne à se marier aux Etats-Unis après que la Cours Suprême a reconnu comme légal le mariage homosexuel. En 2016, son ex-femme Brenda Rover et elles sont devenues mères de jumeaux via une fécondation in-vitro. Le couple vivait au Panama, pays où réside toujours la chanteuse.

  

 

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Née à Caracas, Alejandra Ghersi de son nom de scène Arca, est une productrice, DJ, interprète et performeuse installée à Londres. L’artiste a produit des grands noms tels que Kanye West, FKA Twigs ou encore Frank Ocean. Elle a aussi collaboré avec Björk sur son album Vulnicura (2015) et plus récemment Utopia (2017) où elle a co-écrit et co-produit des morceaux. Arca apparaît d’ailleurs dans le clip de Arisen my Senses.

Ses trois albums, Xen (2014), Mutant (2015) et Arca (2017) ont tous été salués par la critique. un concentré de mélodies électroniques oscillant entre trip-hop et musique expérimentale. Il s’y dégage une atmosphère mi-relaxante mi-mystique. L’influence de Björk plane sur Mutant et Arca, deux disques aux titres résolument singuliers.

A l’image de Björk, Arca surprend et déroute. Sa musique ne plaira pas à tout le monde mais, a le mérite d’offrir un dépaysement. Ses deux premiers albums uniquement constitués de morceaux instrumentaux sont idéaux pour créer des ambiances de fond. Arca nous invite à un voyage mystique où l’artiste pose sa voix.

Arca est non-binaire et utilise le pronom elle.


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