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05/07/2014

Challenge séries 2014.

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Je n'ai pas participé au premier Challenge séries lancée par Hellody_ en 2013, mais cette année comptez sur moi! J'ai déjà du mal à concilier mon programme de sériphile avec mon emploi du temps, alors j'ai joué la carte de la prudence. Je continuerai le visionnage de trois séries et en découvrirai trois autres. J'ai sélectionné ces séries en partie pour le peu d'épisodes qu'elles comptent, sauf Friday Night Lights. Maintenant que j'y pense, ma sélection ne comporte aucune sitcom, ni de dramédie histoire de me dérider. J'aurai pu intégrer Call me Fitz ou Enligthened à ma liste mais des choix se sont imposés à moi. Certains ne sont pas les plus joyeux, d'autres sont même noirs. Voilà les ingrédients d'une challenge séries éprouvant émotionnellement!

 

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Terminée.

Torka aldrig tårar utan handskar ou Don't Ever Wipe Tears Without Gloves est une série dramatique suédoise en trois parties. Il s’agit d’une adaptation de la trilogie éponyme de l’écrivain Jonas Gardell publiée en 2012 et 2013. Nous voilà plongés, au début des années 1980, dans la communauté homosexuelle de Stockholm alors frappée par le virus du SIDA. Rasmus, un jeune diplômé de dix-neuf ans quitte sa campagne natale pour étudier à la capitale et vivre pleinement sa sexualité. Lors d’une soirée de Noël chez un ami, il fait la connaissance de Benjamin, un jeune Témoin de Jéhovah qui ne parvient pas à concilier sa foi et son homosexualité. Torka aldrig tårar utan handskar est la première série scandinave que je regarde. L’excitation de découvrir un paysage sérivisé tout nouveau mais surtout une fiction non-anglophone et les bons échos qu’elle avait reçu au festival Série Mania m’ont poussé à découvrir cette série au thème difficile. J’ai beaucoup entendu parler du SIDA à une époque de mon enfance et je ne saisissais pas du tout la gravité de cette maladie ni le sens de la mort. Dans cette mesure, cette histoire est peut-être plus évocatrice pour moi qu'une simple histoire d’amour. J’ai vu le premier épisode en 2013 et ce n’est qu’à l’arrivée de Rasmus à Stockholm, une fois ses marques prises, que je suis véritablement entrée dans l’histoire. Les scènes qui nous ramènent dans l’enfance du jeune homme et les séquences à l’hôpital qui entrecoupent la narration apportent une dynamique à l’épisode. 

 

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Avancement: 14.3% .

J’ai entamé la saison une de Luther au printemps dernier, et je me suis arrêtée à l’épisode deux. Ayant déjà un courtroom drama dans mon programme—j’ai nommé L.A. Law, mise de côté pour l’instant— je voulais d’un cop show aussi. Dans mon enfance et mon adolescence, j’adorais les séries policières britanniques comme Wycliffe et Les Enquêtes d'Hetty alors je me suis dit que j’aimerais certainement Luther surtout que je n’avais entendu que du bien sur elle. Luther est la première série britannique que je comptais suivre du début à la fin et pas par ci par là comme Misfists ou abandonner en cours de route comme Vicious. Au final, j’ai trouvé ces deux épisodes d’une cinquantaine de minutes très longs. Le jeu des acteurs est impeccable, les enquêtes ne sont pas mal et la tension est à son maximum, mais j’ai un problème avec l’accent britannique. Autant je suis habituée à l’accent australien, mais mon oreille a du mal à se faire à celui de nos voisins d’outre-Manche. Je mets un point d’honneur à suivre les séries anglophones sans sous-titres, et devoir retourner plusieurs fois en arrière sur certaines répliques pour en comprendre le sens a perturbé mon visionnage. Je ne veux pas passer à côté d’une bonne série à cause de petits désagréments linguistiques. Je redonne sa chance à l’inspecteur John Luther pour une intégrale de la série. Histoire de me rafraîchir la mémoire, je vais revisionner les deux premiers épisodes de la saison une.

 

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Avancement 50%.

J’ai découvert Redfern Now l’année dernière. Je voulais du changement dans mon programme sériphile, alors j’ai été cherchée l’heureuse élue en terre australe et c’est la dimension ethnique de cette série qui m’a avant tout séduite. Redfern Now est centrée sur des Aborigènes qui habitent à Redfern, quartier de la banlieue de Sydney. Les épisodes en stand-alone ont l’avantage de nous offrir des histoires diverses et variées, un renouvellement scénaristique qui aiguise notre intérêt et notre curiosité. Après un series premiere qui s’interrogeait sur la famille, son véritable sens et son rôle au travers d’une unité monoparentale dysfonctionnelle et d’autres unités plus « traditionnelles », le deuxième épisode mettant en avant une Tatie Danielle sous fond de gang et d’amour improbable m’avait déçu. J’ai repris la série ces vacances-ci après une longue pause, et le troisième épisode était peu engageant. « Stand up », le quatrième épisode qui explore le thème de l’identité nationale m’a toutefois redonné confiance en la série, en sa capacité à m'interpeller et à m’émouvoir. La saison deux de Redfern Now s’est terminée en décembre dernier sur ABC1, ce sera donc une intégrale que je vais regarder. J'espère que dans les épisodes suivants la série parviendra à sortir de sa "comfort zone" pour discuter de sujets plus tabous, parler de l'alcoolisme qui touche beaucoup la communauté aborigène, mais surtout du racisme qui n'a pas été vraiment abordé à mon goût.

La saison une, inégale à mon sens, ne m'a pas donnée envie d'enchaîner toute suite avec la seconde. Ce sentiment vient peut-être du visionnage en dents de scie qui fut le mien, et des échos mitigés sur ce nouveau volet que j'ai entendu. Néanmoins, les interrogations de Redfern Now sur la place des aborigènes dans une perspective nationale et communautaire ainsi que sur le sujet de l'assimilation et de l'intégration restent nécessaires. 

 

 

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Non commencée.

Rectify est une série dont j’ai pas mal entendu parler à une époque sur Twitter. Etant friande de dramas, en particulier s’ils se focalisent sur une exploration psychologique des personnages, je me suis laissée dire que l’histoire de Daniel Holden me plairait. Ce dernier est libéré de prison après l’apparition d’une preuve ADN le disculpant du viol et du meurtre de sa petite amie. Il tente de se reconstruire dans sa ville natale où on le croit toujours coupable. Les thèmes de la culpabilité, du regard et du jugement de l’autre et de la reconstruction psychologique et sociale après une erreur judiciaire m’ont semblent-ils pas été abordés sur la durée par une série. Les épisodes de New York Unité Spéciale qui portent à l’écran ce genre d’intrigues m’intéressent toujours particulièrement. Le label Sundance est gage de qualité, alors mes attentes sont plus grandes. Je veux me sentir mal à l’aise comme je l’ai été en regardant Shame mais me retrouver en introspection avec Daniel. Je veux qu’on m’offre des émotions intenses et des silences interminables. Je veux connaître à travers cet homme ce qu’est le rejet, la haine, le dégoût et la souffrance. 

 

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Non commencée.

Je m’étais promis de regarder Orphan Black cet été mais mon marathon Parenthood ainsi que le visionnage de Rogue et de Ray Donovan ont pris de la place dans mon planning. Ce challenge est l’occasion idéale pour m’y mettre. Depuis que j’ai mis en pause la saison une de Jeremiah, je n’ai qu’une seule série de science-fiction—Almost Human— à regarder, voilà donc une chose réparée. Je ne suis pas une grande amatrice de science-fiction ni de fantastique mais depuis quelques années, je suis séduite par certaines séries du genre. Peut-être est-ce l’effet Lost, qui sait ? Le trailer d’Orphan Black m’a en tout cas fait une très bonne impression, et la série semble très rythmée. Cette histoire de clones me fait penser à Dark Angel— série que j’aimais bien à l’époque sûrement un peu beaucoup à cause Joshua, cet être mi-chien mi-humain. J’espère que les sensations fortes seront au rendez-vous, que le rythme sera régulier et que le pitch de départ assez classique saura me surprendre.

 

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Avancement: 5.3% .

Friday Night Lights, depuis le temps que je sors l’habituel « je vais m’y mettre bientôt », il était temps que ce ne soit plus des paroles en l’air. J’avais visionné le pilot il y a plusieurs années mais j’avais abandonné mon visionnage en plein milieu : tout ça c’est la faute de cet accent texan ! Je ne suis pas sportive pour un sous et le sport n’est pas vraiment mon dada. Le football américain, cette institution sportive outre-Atlantique est une discipline que je connais très mal. Les quaterbacks sexy et les pom-pom girls croisés aux détours de teen movies et de teen shows ne m’ont pas du tout éclairée sur ce sport et ne m’ont pas donné envie de m’y intéresser. On a tous en tête le cliché du joueur de foot écervelé qui sort avec une jolie cheerleader, formant ainsi le couple le plus populaire du lycée ? Eh bien voilà où j’en suis restée, voilà la triste image que les fictions américaines m’ont laissé. Je n’ai lu que des avis positifs sur la série. Avec papa Katmis à la production, je sens que des flots incontrôlables d’émotions m’envahiront. La beauté du générique qui rappelle ceux des séries de feue la WB à la grande époque m’émeut déjà. Des têtes d’affiches comme le séduisant Taylor Kitsch, les excellents Michael B. Jordan et Matt Lauria ou encore Jurnee Smollett sont des plus non-négligeables. Je prépare les mouchoirs pour Friday Night Lights en espérant que cette intégrale me réconcilie avec l’accent Texan et réussisse à me faire apprécier le football américain. 

 

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Puisque j'ai fini Torka aldrig tårar utan handskar, je lui ai trouvé une remplaçante à mon Challenge séries. L'heureuse élue est The Job Lot, une comédie britannique dont j'ai découvert le season final par hasard sur la BBC Entertainment. Je me suis surprise à ne pas regarder ma montre et à regretter que l'épisode soit déjà terminé. Après la déception/ supplice qu'a été Vicious, je n'aurais pas réitéré de mon plein gré l'expérience de la sictom britannique. Il faut dire que si l'humour des deux séries reste sensiblement le même, celui de The Job Lotva au-delà de la surenchère sarcastique, caustique. Il y a une éventail de personnages qu'il me tarde de découvrir, notamment Trish qui m'a l'air bien fofolle. Ah, il y a Russell Tovey aussi — Kevin dans Looking— un acteur que je commence vraiment à apprécier, et Adeel Akhtar le Wilson Wilson d'Utopia. Avec ces deux têtes connues, je me sens moins dépaysée. Sur ce, je vais pointer au Pôle Emploi de Bramall.

 

 

 

13/01/2014

Torka aldrig tårar utan handskar, Sjukdomen (1x02).

Alors que le premier chapitre de Torka aldrig tårar utan handskar avait valeur d’introduction, ce deuxième volet nous fait entrer dans le vif de l’épidémie du SIDA. Des révélations clés sont faites, nous offrant ainsi un épisode bouleversant de bout en bout. Diffusé en octobre 2012 sur la chaîne suédoise SVT1, « Sjukdomen », le titre de ce chapitre que l’on peut traduire par « maladie » porte bien son nom.

 

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Rasmus et Benjamin vivent une relation amoureuse classique et épanouie, bien que celle-ci soit cachée de leurs familles respectives. Benjamin décide même de s’installer avec son « ami » Rasmus, un garçon mystérieux qui serait plus rassurant aux yeux de ses parents s’il était un Témoin de Jéhovah lui aussi. Malheureusement, les envies de liberté de Rasmus auront raison de cette lune de miel. Alors que son petit ami veut d’une relation exclusive, Rasmus davantage intéressé par une union libre préfère papillonner de droite à gauche. Malgré leur vision discordante sur la vie de couple, l’amour que les deux jeunes hommes se portent l’un à l’autre crève l’écran. Les marques d’affection qu’a Rasmus envers Benjamin en présence de leurs amis sont naturelles et touchantes. Adam Pålsson et Adam Lundgren partagent une complicité belle et sincère.

Les souvenirs heureux d’enfance de Rasmus et Benjamin hantent la narration ponctuée d’allées et retours dans le temps. L’enchaînement des scènes fait parfois penser à un collage où bout à bout ont été alignés, dans le désordre, des épisodes marquants dans la vie des personnages. Bien qu’elle conserve une certaine logique, cette structure narrative non-linéaire m’a au début dérangée, car j’ai eu par moments du mal à me situer dans le temps. Les fins de scènes qui se clôturent souvent avec un climax abrupt ne m’ont pas facilité la tâche elles aussi. Néanmoins, à mesure que j’ai avancé dans le déroulement de l’histoire je suis parvenue à me repérer. Il y a une certaine circularité dans la réalisation et la narration qui fait écho au cycle de la vie imprégné ici de poésie.

En effet, la naissance, la renaissance et la mort sont des figures centrales dans « Sjukdomen ». Les souvenirs de vacances de Rasmus et Benjamin— à la mer pour l’un et dans une maison de campagne pour l’autre— sont là pour nous rappeler l’enfance et l’innocence révolues des deux jeunes hommes. Le coming-out du couple amorce le début d’une seconde vie exempte de mensonges, mais aussi le deuil que font des parents de leur fils et le deuil que celui-ci fait de sa vie familiale. On aura droit aux traditionnels « es-tu sûre » de ton homosexualité ? « Tu peux combattre ce mal qui te ronge » et « il existe un remède à tout ça ». Ces propos ont une résonnance toute particulière en ces années 1980 où les homosexuels étaient vus comme des damnés payant le prix de leurs « péchés » en attrapant le SIDA. Par ailleurs, l’épisode a l’intelligence d’évoquer par touches légères subtilement intégrées cette homophobie et le discours religieux qui y est attaché. Rabâcher ce genre de discours entendu maintes et maintes fois n’aurait fait qu’alourdir l’histoire. La foi de Benjamin n’est pas utilisée en soi comme un prétexte moralisateur, mais on l’explore dans sa complexité, sa contradiction. En outre, ses croyances, bien que raillées par Rasmus, ne sont pas diabolisées. Ce parti pris, du moins dans cet épisode, accentue l’aspect documentaire de la série qui souhaite avant tout immerger le téléspectateur dans un groupe de la communauté gay stockholmoise lors d’une période charnière.

 

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La mort rôde autour de nos héros et dans leur sympathique groupe d’amis qui ne serait pas pareil sans le flamboyant Paul, sosie suédois de Patrick Juvet. Bien que clichée, la scène où tout ce petit monde regarde Dynasty chez Paul apporte une bouffée de légèreté dans cet épisode qui en avait bien besoin. Les montages parallèles de scènes extrêmement poignantes avec d’autres séquences décuplent le drame qui se joue devant nos yeux sans pour autant que le ton soit exagéré. La poésie et la symbolique de certaines de ces séquences apportent charme et sensibilité à cette histoire sombre. L’interprétation des acteurs est juste de vérité, et on ne peut être qu’en empathie avec ces personnes sur qui le ciel s’effondre. Les dix dernières minutes de l’épisode centrées sur Bengt, un ami acteur de la bande, ajoutent à la difficulté de ce chapitre qui aura été allégorique jusqu’au dernier plan.

Ma réplique favorite: "Dynstay is not TV, it's a religious experience" (Paul).

 

04/01/2014

Friday Night Lights: pilot.

 

Si on m’avait dit un jour que je retiendrais mes larmes devant un match de football américain, j’aurais rigolé. Cette perspective était jusqu’à hier soir aussi improbable que l’idée d’accepter Hank Rizzoli (Parenthood) pour le cynique incompris de tous qu’il n’est pas. Le pilot de Friday Night Lights n’a pas fait de moi une aficionada de football américain mais m’a prouvé qu’on pourrait croire encore à la beauté du travail en équipe. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais m’adresser à Kyle Chandler et à Gaius Charles. Tous deux semblent atteints du Syndrome Herrmann—en référence à Christopher Herrmann de Chicago Fire cette affection où le sujet s’exprime comme s’il avait une patate chaude dans la bouche si bien qu’on comprend la moitié de ce qu’il dit. Messieurs, faites un effort. A-R-T-I-C-U-L-E-Z ! Ceci étant dit, passons-donc à mon avis sur ce premier épisode.

 

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Les quarante-cinq minutes de ce pilot m’ont paru longues au début. J’ai eu du mal à entrer dans cet épisode. Les interviews du Coach Taylor et de ses joueurs entrecoupées par des séances d’entraînements, les bribes de conversations qui se succèdent lors du rassemblement d’avant-match s’ils apportent du dynamisme et font écho à la vélocité des footballeurs sur le terrain ont quelque chose de perturbant. La réalisation à la manière d’un documentaire, le grain de certaines images qui rappelle des vidéos amateurs et les commentaires audios de journalistes m’ont toutefois séduit. En effet, ils apportent du réalisme à l’histoire et nous immergent pleinement à Dillon et dans l’univers footballistique. Les plans extérieurs de Dillon filmés en panoramique font du spectateur un nouvel arrivant en ville, cela au même titre que les Taylor, et petit à petit, on se mêle aux habitants lors du rassemblement puis du match. Je n’ai pas eu la sensation d’entrer brutalement dans l’intimité des personnages, mais je me suis sentie accueillie, invitée chez eux. A ce propos, je regrette de ne pas en avoir appris davantage sur les membres de l’équipe et la famille Taylor. Par exemple, j’aurais voulu que la présence à l’écran de Julie ne passe pas par l’illustration du cliché de la fille sage et studieuse voire intello, savoir comment sont nées les tensions entre Tim et Smash. J’ai davantage senti Eric impliqué dans sa profession de Coach que dans son rôle d’époux et de père. Durant la scène où il est dans le salon avec Tami et Julie, il était distant, enfermé dans son monde. J’avais presque le sentiment que les filles lui faisaient chier. Ce déséquilibre entre vie professionnelle et familiale est peut-être un thème que la série va aborder. Quoiqu’il en soit, pour l’instant, je ne trouve pas Eric très proche de sa famille mais je peux me tromper.

Le découpage temporel de l’histoire accentue l’effet documentaire et créé chez le spectateur l’impatience d’être au match du vendredi soir. Un tel découpage n’a rien d’innovateur et j’ai bien l’impression qu’il sera adopté tout au long des cinq saisons. Pourtant, les scénaristes tiennent là l’occasion de s’émanciper pleinement du schéma narratif chronologique traditionnel pour nous offrir des épisodes on l’on joue avec le temps. Les épisodes antéchronologiques, qui usent de flashbacks à bon escient, nous projettent dans un futur ou montrent un huis clos entre les personnages sont mes préférés toutes séries confondues. J’ai en tête le génial « Quand la nuit rencontre le jour » (9x21) d’Urgences où la garde de jour de Carter et la garde de nuit de Pratt sont entrecoupées lors d’une éclipse solaire ; « Conor McNamara, 2026 » (4x11) épisode flashfoward de Nip/Tuck et le seul bon épisode de la série ; « Appel au secours » (4x11), le bottle episode de New York 911 où Bosco et Monroe se retrouvent face à un homme suspicieux qui saigne. Pourvu que les scénaristes aient un tant soit peu au cours de ces soixante-seize épisodes cassé la linéarité de la narration.

Je suis finalement entrée dans cet épisode pendant les scènes d’avant-match et le match du vendredi. J’avais l’impression d’être devant ma télé et d’assister à un vrai match. J’ai ressentie une vraie communion entre les joueurs des Panthers, une solidarité, un esprit d’équipe desquels la mésentente entre Tim et Smash n’a pas eu raison. Le soutient de toute la ville envers ses joueurs, ce pouvoir qu’à le football de réunir et d’unir des personnes qui ne le seraient peut-être pas d’ordinaire ou ne se supportent pas en temps normal, a quelque chose de magique. Les séquences où les joueurs prient dans les vestiaires et celle où les spectateurs se joignent à eux en fin de match étaient belles. Le silence religieux qui envahit le stade après la chute de Jason, l’entrée de Matt sur le terrain, la victoire des Panthers et la prière commune récitée font partis de ces moments forts en émotions durant lesquels j’ai retenu mes larmes. Je reproche néanmoins à Peter Berg le trop plein de dramatisation avec le ralenti d’un Matt marquant le touchdown décisif, ou celui des plans du Coach Taylor à l’hôpital. On a très bien compris que Matt avait une lourde responsabilité en entrant sur le terrain et que ce match était déterminant pour lui, c’était inutile de l’héroïser à outrance. L’alternance entre le déroulement du match et les incursions à l’hôpital, le recueillement des joueurs et du public, la voix-off du Coach, de même que la bande son illustrant le tableau sobre mais efficace de la fin apportaient largement son lot d’émotions. Le plan final d’un Coach Taylor glissant sa main dans celle de Jason conclue superbement cet épisode. Friday Night Lights promeut des valeurs propres au sport mais aussi ancrées dans les fondements de la société américaine. L’ardeur au travail, l’assiduité, le respect et la fraternité sont au cœur de cette série. A une époque qui célèbre l’individualisme et où beaucoup croient qu’on devient forgeron en participant à des émissions de télé-réalité, ça ne fait pas de mal.