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21/01/2015

The Legacy : bureau des affaires familiales.

En quête de découvertes sérielles sur notre continent, ma curiosité s’est tournée vers la Scandinavie et plus particulièrement le Danemark. The LegacyArvingerne en VO— est un drama diffusé sur DR1. La première saison, longue de dix épisodes et diffusée à partir de  janvier 2014 fut couronnée de succès dans son pays. La seconde qui compte sept épisodes est en cours de diffusion. Avant même que la série ne passe à l’antenne au Danemark, la chaîne britannique Sky Arts en a acheté les droits. Ainsi, nos voisins d’outre-Manche découvrent la saison une depuis novembre dernier. De leur côté, la France et l’Allemagne auraient fait des offres d’achat tandis que l’Australie aurait acquis les droits de la série en DVD. La DR Fiktion (The Killing, Borgen) produit la série créée par Maya Ilsøe. Avant d’en visionner le pilot, j’ignorais que The Legacy suscitait un tel engouement. Je m’attendais à vivre un dépaysement divertissant mais, certainement pas un coup de foudre.

 

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Veronika Grønnegaard (Kirsten Olesen) est une célèbre artiste subversive et excentrique. Spectateurs de cette vie haute en couleurs, ses enfants aujourd’hui adultes ont en subi les conséquences. Leur éducation laxiste a marqué chacun d’entre eux de son empreinte. Frederik (Carsten Bjørnlund), le fils aîné, marié et père de deux enfants n’a pas vu sa mère depuis un an. Il rejette le mode de vie et les valeurs de cette dernière. A contrecœur, il accepte que ces enfants voient leur grand-mère mais non sans crainte qu’elle ne « corrompe » leur jeunesse. Emil (Mikkel Boe Følsgaard), son frère, est exilé en Thaïlande où il bâtit des maisons. Lorsqu’il est en mal d’argent, il contacte leur mère afin qu’elle finance ses constructions. Gro (Trine Dyrholm), leur demi-sœur, est galeriste et, de par sa profession elle est proche de leur mère. Elle doit s’accommoder des extravagances et des humeurs d’une Veronika à la franchise parfois blessante. Signe (Marie Bach Hansen), l’autre fille de Veronika a été confiée par cette dernière à l’adoption mais ignore tout de son histoire. Le décès soudain de Veronika oblige la fratrie à se réunir et dans son sillage, débute un règlement de succession compliqué.

The Legacy à l’étoffe d’un excellent drama familial faisant écho à Six Feet Under. Tout comme dans la série d’Alan Ball, la mort est ici génératrice de retrouvailles, rapprochements et conflits fraternels. Les scénaristes la dépeignent avec une honnêteté  et un réalisme qui m’ont touchée de près. La mort tombe comme un couperet sur le clan Grønnegaard et prend aussi le téléspectateur au dépourvu. Cette brutalité, m’a rappelée le décès de Nathaniel Fisher Sr., un écho d’autant plus troublant car cet épisode se déroule à Noël. Les scènes à l’hôpital m’ont aussi fait penser à des séquences déchirantes de Six Feet Under— ceux qui connaissent la série comprendront ce dont je parle.

A l’image de sa consœur américaine, The Legacy développe des thématiques simples au fort pouvoir émotionnel. Elle dresse le portait des Grønnegaard, une  famille aussi dysfonctionnelle et désunie que l’étaient à une époque les Fisher. Veronika, l’artiste baroque bouillonnante de créativité est un personnage flamboyant. Thomas (Thomas Konrad), son ex-mari, est un artiste has-been barré qui vit dans une caravane. Leur fille Gro est une femme indépendante et forte. Frederick, s’il dégage de la froideur n’est pas totalement détestable. Les scénaristes ont su le rendre humain et, il me tarde de savoir pourquoi il s’est brouillé avec sa mère. Pour le peu qu’on en voit, Emil à l’air du type sympathique qui profite de la vie. Signe, quant à elle, est une jeune fille plutôt réservée et à l’existence bien rangée.

La série peint un tableau familial par touches d’éloquence qui émaillent le pilot. Elle puisse notamment sa force dans ce sens de la progression et dans un certain minimalisme qui n’en est pas moins violent. La scène où un Frederick déguisé en Père Noël apprend le décès de sa mère mais décide de poursuivre sa soirée normalement en est une illustration. L’impassibilité de l’homme met mal à l’aise. Cependant  cette photo de famille où union et complicité règnent m’en a fait presque oublier la nouvelle apprise plus tôt. Elle est de l’acabit de ses réunions entre Braverman qui vous émeuvent avec un rien. Néanmoins, les séquences où Veronika fait abattre un sapin pour son petit-fils puis fait faire un trou dans le plafond pour qu’il tienne debout dans le salon, la scène où Thomas joue de la musique avec le petit Villads n’ont rien à envier à Parenthood 

Si le lien maternel Veronika/Signe semble cousu de fil blanc, les détails qui entourent cette histoire sont eux inattendus. La capacité du pilot  à entraîner le questionnement du téléspectateur, à le mener vers de fausses suppositions est aussi un atout. Cependant, la sobriété est la qualité maîtresse de cet épisode. Elle s’exprime comme un besoin impérieux d’en dire moins pour en suggérer le plus. Les scènes de disputes n’en sont pas vraiment, une certaine placidité les imprègne bien que les tensions soient à leur comble. Le jeu impeccable des acteurs s’harmonise avec ces idées. Le générique de la série, tout en esthétisme et métaphore est sublime. Il illustre l’éclatement familial des Grønnegaard dispersés aux quatre vents mais aussi les liens fraternels brisés et les querelles testamentaires qui vont déchirer le clan.

Le pilot de The Legacy, captivant de bout en bout, plante efficacement son décor. Il s’appuie sur une histoire maîtrisée, une écriture tout en finesse et des personnages touchants, imparfaits. Si l’envie de binge-watcher la série est plus que tentante, un visionnage à dose homéopathique permettra de savourer chaque épisode à sa juste valeur. Les premiers épisodes de la saison deux pour l’instant introuvables et les rares sous-titres anglais de cette saison obligent aussi à modérer son visionnage. Un épisode tous les deux jours ou chaque jour— pour les plus gourmands— devrait faire l’affaire. The Legacy vous fera oublier que vous attendez le retour des Pfefferman depuis une éternité et vous consolera quand vous ferez votre deuil des Braverman. Voilà une série qui irait bien dans la grille d’Arte!

 

Voici le trailer de The Legacy  pour son lancement en Angleterre.

 

20:56 Publié dans Pilot, séries | Lien permanent | Commentaires (2)

15/01/2015

Empire State of Mind.

Empire est la série que je trépignais de voir depuis son annonce aux Upfronts. J’adore les dramas, surtout lorsqu’ils gravitent autour de familles unies ou dysfonctionnelles. L’ensemble cast afro-américain et le milieu musical du hip-hop dans lequel se déroule la série avaient de quoi titiller mon intérêt. Cerises sur le gâteau, son co-créateur Lee Daniels, le rôle majeur de Terrence Howard et une bande son signée Timbaland. Sur le papier, Empire avait tout de la fiction prometteuse. A peine la première promo dévoilée, j’en faisais déjà une pépite, qui, incomprise du public américain serait vite annulée. Bien souvent, quand on fonde trop d’espoirs en une série on tombe de cent-deux étages comme de l’Empire State Building. Récit d’une déception imprévue.

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Empire suit les aventures du clan Lyon. Lucious (Terrence Howard) le patriarche, un ancien dealer reconverti en magnat de l’industrie musicale est à la tête d’Empire Entertainment. Se sachant malade, il lance une « compétition » à l’issue de laquelle l’un de ses trois fils deviendra PDG de la maison de production. Andre (Trai Byers), l’aîné de la famille est diplômé d’une université de l’Ivy League et travaille aux côtés de son père. Avide de pouvoir, c’est un fin calculateur encouragé dans ses ambitions par son épouse. Jamal (Jussie Smolett), le cadet, est un auteur-compositeur talentueux. Il tient à son indépendance artistique et assume tant bien que mal son homosexualité. Hakeem, le benjamin et le chouchou à papa est une future étoile montante du hip hop qui rêve de paillettes. Il  aime le luxe et la fête. Lorsque Cookie (Taraji P. Henson), la mère des garçons et ex-femme de Lucious est libérée de prison secrets et rancunes sont déterrés. Cookie a passé dix-sept ans derrière les barreaux pour trafic de drogue, celui-là même qui a permis de financer la carrière de Lucious et Empire Entertainment, la boîte qu’ils ont ensemble co-créé. Cookie est une grande gueule revenue réclamer sa part du gâteau mais aussi une mère aimante.

Dès la première scène, le pilot nous plonge dans l’univers musical dans lequel baignent les Lyon avec une séance d’enregistrement en studio. Si je suis rentrée sans difficultés dans l’histoire, la structure narrative m’a elle posée problème. En effet, j’ai eu davantage le sentiment de visionner un empilage de scènes sans aucuns liens logiques entre elles. J’ai également manqué de repères spatio-temporels. D’une part, la chronologie de l’histoire est parfois décousue. Les séquences où l’on voit Lucious à l’hôpital sont trop courtes et n’apportent pas grand intérêt à l’intrigue si ce n’est celui de créer un faux mini suspens— de quoi Lucious peut-il bien souffrir ? Les flashbacks certes utiles, jouent trop sur la corde mélodramatique avec ces musiques extradiégétiques conçues par Hollywood pour vous arracher une larme. Ma remarque clichée l’est tout autant que ces scènes. S’il y a bien une chose qui m’insupporte c’est cette manie de vouloir contrôler les émotions des téléspectateurs par ce genre de procédés. Les scénaristes ont donc raté leur objectif lacrymal avec moi et, à cause de cette exagération, l’importance, l’impact, de ces scènes m’a laissée insensible. L’autre problème de taille qui m’a dérangée concerne l’âge des acteurs. Moins de quinze ans séparent Terrence Howard et Taraji P. Henson des jeunes hommes qui interprètent leurs deux fils. Si l’on donne facilement plusieurs années de moins à Jussie Smollett, ce n’est pas le cas de Trai Byers. Alors pour rester dans les clichés, j’ai supposé que les Lyons avaient été parents à l’adolescence. Les flashbacks ont en parti infirmée mon idée mais, il reste une zone d’ombre concernant Andre vu qu’il n’apparait pas dans ces séquences.

L’histoire et les storylines amorcées par le pilot n’ont rien d’original. L’absence de la figure maternelle ou encore les relations conflictuelles père-fils sont des thématiques vendeuses mais, encore faut-il les rendre un tant soit peu intéressantes. Pour l’instant, Empire n’a fait que les effleurer et on ne peut lui en tenir rigueur car il s’agit du pilot. Néanmoins, j’attends beaucoup de la relation Lucious/Jamal. Le flashback où un petit Jamal s’habille en femme et attise les foudres de Lucious était affligeant. En 2015, comment peut-on encore dire que « les garçons qui piquent les vêtements de leur maman sont gays » ? C’est tellement binaire ! Cette scène a selon moi deux buts. Premièrement, insister sur la « différence » de Jamal par rapport au milieu dans lequel il grandit. Deuxièmement, créer un catalyseur dans les conflits, la distance père-fils. Ah, et but complémentaire mais non des moindres : si vous ne l’aviez pas déjà compris Jamal est d-i-f-f-é-r-e-n-t ! Bon, trêve d’ironie, j’espère que la série sera allé au-delà de l’homophobie paternelle comme fondement de leur froid, qu’elle creusera plus loin afin d’expliquer cette situation. En parlant de Jamal, il me tarde de découvrir comment les scénaristes vont aborder sa sexualité. Le hip-hop est un milieu connu pour son homophobie. Empire se doit de traiter cet aspect du « business » sans pour autant dépeindre un tableau tout noir. De plus, il ne suffit pas de dénoncer l’homophobie, il faut montrer et expliquer ses rouages. Comme beaucoup d’autres personnes, j’attendrai les scénaristes au tournant avec cette storyline.

La libération de Cookie, on le comprend d’emblée, sera en autres l’occasion de rattraper le temps perdu auprès de ses fils. Hormis les coups de balai que Cookie assène à Hakeem, ces retrouvailles familiales ne m’ont pas marquée. Il me manquait ce truc en plus pour que l’émotion soit au rendez-vous. A la rigueur, j’aurais préféré que les scénaristes en fasse des tonnes comme ça j’aurais pu leur reprocher d’avoir fait l’effort de ne pas rendre ces moments clés quasi banals. Puisque je suis lancée sur le dossier Cookie, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. La facilité avec laquelle l’ex Madame Lyon semble refaire surface hors de prison m’a particulièrement frappée. Après dix-sept années derrière les barreaux, j’ai du mal à croire que l’on puisse revenir parmi les siens comme si on avait passé tout ce temps à l’étranger ou en vacances. Cookie à l’air d’être une femme coriace au caractère fort et elle a dû en voir des vertes et des pas mûres. Cependant, je ne conçois pas qu’elle ait pu sortir totalement indemne de cet enfermement. Elle a été séparée de ses enfants, seul l’un d’entre eux lui rendait visite au parloir et son mari à divorcer. Tous ces facteurs et bien d’autres l’ont forcée à se construire une carapace mais, j’aurais aimé entrevoir des fissures dans cette armure de béton. Certain-e-s me diront qu’il faudra laisser les épisodes faire leur œuvre pour cela. Certes, mais en soulignant la détermination du personnage, cet esprit de vengeance qui l’anime les scénaristes n’ont pas rendu très crédible son retour à la vie « normale ».

Dans l’ensemble, les personnages d’Empire sont stéréotypés. Hakeem est le parfait prototype du rapper bling bling pour qui célébrité rime avec argent, filles en pagaille et drogue. Jamal est l’artiste libre-penseur qui refuse les codes du « business » et le fils à maman donc il est forcément gay. Andre tient de son père, il est assoiffé de pouvoir et de succès. Parmi tout ce monde, il y Cookie le roc, la gueularde de service aux tenues extravagantes. J’ai le sentiment qu’elle va mener pas mal de personnes par le bout du nez et se retrouver avec des cartes importantes en main. Malgré les défauts que j’ai soulignés auparavant, ce personnage tire plutôt bien son épingle du jeu et l’interprétation de Taraji P. Henson y est pour beaucoup.  Bref, Cookie me redonne espoir en la série.  Elle a un rôle important à jouer au sein d’Empire Entertainment qui est en majorité dominée par des hommes. Une fois encore j’attends les scénaristes au tournant quant à la manière dont ils feront évoluer ce personnage dans un univers masculin. Pour rester dans le positive, les séquences musicales de l’épisode étaient réussies. J’ai adoré le duo improvisé entre Hakeem et Jamal, leur complicité crevait l’écran. Le solo de Jussie Smollett était lui aussi excellent. Si dans son pilot Empire brille par ses faiblesses, elle a su s’appuyer sur le talent musical de ses acteurs.

Au bout du compte, pourquoi regarder Empire après le portrait peu attrayant que je viens d’en dresser ? Parce que toutes les séries— enfin presque— devraient avoir droit à une seconde chance. Parce que c’est une série musicale qui offre des compositions de qualité. Parce que cette série musicale n’a pas été créée par Ryan Murphy mais Lee Daniels. Parce qu’elle sera peut-être annulée. Sur ce, je vais regarder le deuxième épisode en espérant qu’on ne puisse tomber plus bas sur l’échelle de la déception.

 

23:20 Publié dans Pilot, séries | Lien permanent | Commentaires (2)

05/07/2014

Challenge séries 2014.

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Je n'ai pas participé au premier Challenge séries lancée par Hellody_ en 2013, mais cette année comptez sur moi! J'ai déjà du mal à concilier mon programme de sériphile avec mon emploi du temps, alors j'ai joué la carte de la prudence. Je continuerai le visionnage de trois séries et en découvrirai trois autres. J'ai sélectionné ces séries en partie pour le peu d'épisodes qu'elles comptent, sauf Friday Night Lights. Maintenant que j'y pense, ma sélection ne comporte aucune sitcom, ni de dramédie histoire de me dérider. J'aurai pu intégrer Call me Fitz ou Enligthened à ma liste mais des choix se sont imposés à moi. Certains ne sont pas les plus joyeux, d'autres sont même noirs. Voilà les ingrédients d'une challenge séries éprouvant émotionnellement!

 

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Terminée.

Torka aldrig tårar utan handskar ou Don't Ever Wipe Tears Without Gloves est une série dramatique suédoise en trois parties. Il s’agit d’une adaptation de la trilogie éponyme de l’écrivain Jonas Gardell publiée en 2012 et 2013. Nous voilà plongés, au début des années 1980, dans la communauté homosexuelle de Stockholm alors frappée par le virus du SIDA. Rasmus, un jeune diplômé de dix-neuf ans quitte sa campagne natale pour étudier à la capitale et vivre pleinement sa sexualité. Lors d’une soirée de Noël chez un ami, il fait la connaissance de Benjamin, un jeune Témoin de Jéhovah qui ne parvient pas à concilier sa foi et son homosexualité. Torka aldrig tårar utan handskar est la première série scandinave que je regarde. L’excitation de découvrir un paysage sérivisé tout nouveau mais surtout une fiction non-anglophone et les bons échos qu’elle avait reçu au festival Série Mania m’ont poussé à découvrir cette série au thème difficile. J’ai beaucoup entendu parler du SIDA à une époque de mon enfance et je ne saisissais pas du tout la gravité de cette maladie ni le sens de la mort. Dans cette mesure, cette histoire est peut-être plus évocatrice pour moi qu'une simple histoire d’amour. J’ai vu le premier épisode en 2013 et ce n’est qu’à l’arrivée de Rasmus à Stockholm, une fois ses marques prises, que je suis véritablement entrée dans l’histoire. Les scènes qui nous ramènent dans l’enfance du jeune homme et les séquences à l’hôpital qui entrecoupent la narration apportent une dynamique à l’épisode. 

 

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Avancement: 14.3% .

J’ai entamé la saison une de Luther au printemps dernier, et je me suis arrêtée à l’épisode deux. Ayant déjà un courtroom drama dans mon programme—j’ai nommé L.A. Law, mise de côté pour l’instant— je voulais d’un cop show aussi. Dans mon enfance et mon adolescence, j’adorais les séries policières britanniques comme Wycliffe et Les Enquêtes d'Hetty alors je me suis dit que j’aimerais certainement Luther surtout que je n’avais entendu que du bien sur elle. Luther est la première série britannique que je comptais suivre du début à la fin et pas par ci par là comme Misfists ou abandonner en cours de route comme Vicious. Au final, j’ai trouvé ces deux épisodes d’une cinquantaine de minutes très longs. Le jeu des acteurs est impeccable, les enquêtes ne sont pas mal et la tension est à son maximum, mais j’ai un problème avec l’accent britannique. Autant je suis habituée à l’accent australien, mais mon oreille a du mal à se faire à celui de nos voisins d’outre-Manche. Je mets un point d’honneur à suivre les séries anglophones sans sous-titres, et devoir retourner plusieurs fois en arrière sur certaines répliques pour en comprendre le sens a perturbé mon visionnage. Je ne veux pas passer à côté d’une bonne série à cause de petits désagréments linguistiques. Je redonne sa chance à l’inspecteur John Luther pour une intégrale de la série. Histoire de me rafraîchir la mémoire, je vais revisionner les deux premiers épisodes de la saison une.

 

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Avancement 50%.

J’ai découvert Redfern Now l’année dernière. Je voulais du changement dans mon programme sériphile, alors j’ai été cherchée l’heureuse élue en terre australe et c’est la dimension ethnique de cette série qui m’a avant tout séduite. Redfern Now est centrée sur des Aborigènes qui habitent à Redfern, quartier de la banlieue de Sydney. Les épisodes en stand-alone ont l’avantage de nous offrir des histoires diverses et variées, un renouvellement scénaristique qui aiguise notre intérêt et notre curiosité. Après un series premiere qui s’interrogeait sur la famille, son véritable sens et son rôle au travers d’une unité monoparentale dysfonctionnelle et d’autres unités plus « traditionnelles », le deuxième épisode mettant en avant une Tatie Danielle sous fond de gang et d’amour improbable m’avait déçu. J’ai repris la série ces vacances-ci après une longue pause, et le troisième épisode était peu engageant. « Stand up », le quatrième épisode qui explore le thème de l’identité nationale m’a toutefois redonné confiance en la série, en sa capacité à m'interpeller et à m’émouvoir. La saison deux de Redfern Now s’est terminée en décembre dernier sur ABC1, ce sera donc une intégrale que je vais regarder. J'espère que dans les épisodes suivants la série parviendra à sortir de sa "comfort zone" pour discuter de sujets plus tabous, parler de l'alcoolisme qui touche beaucoup la communauté aborigène, mais surtout du racisme qui n'a pas été vraiment abordé à mon goût.

La saison une, inégale à mon sens, ne m'a pas donnée envie d'enchaîner toute suite avec la seconde. Ce sentiment vient peut-être du visionnage en dents de scie qui fut le mien, et des échos mitigés sur ce nouveau volet que j'ai entendu. Néanmoins, les interrogations de Redfern Now sur la place des aborigènes dans une perspective nationale et communautaire ainsi que sur le sujet de l'assimilation et de l'intégration restent nécessaires. 

 

 

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Non commencée.

Rectify est une série dont j’ai pas mal entendu parler à une époque sur Twitter. Etant friande de dramas, en particulier s’ils se focalisent sur une exploration psychologique des personnages, je me suis laissée dire que l’histoire de Daniel Holden me plairait. Ce dernier est libéré de prison après l’apparition d’une preuve ADN le disculpant du viol et du meurtre de sa petite amie. Il tente de se reconstruire dans sa ville natale où on le croit toujours coupable. Les thèmes de la culpabilité, du regard et du jugement de l’autre et de la reconstruction psychologique et sociale après une erreur judiciaire m’ont semblent-ils pas été abordés sur la durée par une série. Les épisodes de New York Unité Spéciale qui portent à l’écran ce genre d’intrigues m’intéressent toujours particulièrement. Le label Sundance est gage de qualité, alors mes attentes sont plus grandes. Je veux me sentir mal à l’aise comme je l’ai été en regardant Shame mais me retrouver en introspection avec Daniel. Je veux qu’on m’offre des émotions intenses et des silences interminables. Je veux connaître à travers cet homme ce qu’est le rejet, la haine, le dégoût et la souffrance. 

 

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Non commencée.

Je m’étais promis de regarder Orphan Black cet été mais mon marathon Parenthood ainsi que le visionnage de Rogue et de Ray Donovan ont pris de la place dans mon planning. Ce challenge est l’occasion idéale pour m’y mettre. Depuis que j’ai mis en pause la saison une de Jeremiah, je n’ai qu’une seule série de science-fiction—Almost Human— à regarder, voilà donc une chose réparée. Je ne suis pas une grande amatrice de science-fiction ni de fantastique mais depuis quelques années, je suis séduite par certaines séries du genre. Peut-être est-ce l’effet Lost, qui sait ? Le trailer d’Orphan Black m’a en tout cas fait une très bonne impression, et la série semble très rythmée. Cette histoire de clones me fait penser à Dark Angel— série que j’aimais bien à l’époque sûrement un peu beaucoup à cause Joshua, cet être mi-chien mi-humain. J’espère que les sensations fortes seront au rendez-vous, que le rythme sera régulier et que le pitch de départ assez classique saura me surprendre.

 

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Avancement: 5.3% .

Friday Night Lights, depuis le temps que je sors l’habituel « je vais m’y mettre bientôt », il était temps que ce ne soit plus des paroles en l’air. J’avais visionné le pilot il y a plusieurs années mais j’avais abandonné mon visionnage en plein milieu : tout ça c’est la faute de cet accent texan ! Je ne suis pas sportive pour un sous et le sport n’est pas vraiment mon dada. Le football américain, cette institution sportive outre-Atlantique est une discipline que je connais très mal. Les quaterbacks sexy et les pom-pom girls croisés aux détours de teen movies et de teen shows ne m’ont pas du tout éclairée sur ce sport et ne m’ont pas donné envie de m’y intéresser. On a tous en tête le cliché du joueur de foot écervelé qui sort avec une jolie cheerleader, formant ainsi le couple le plus populaire du lycée ? Eh bien voilà où j’en suis restée, voilà la triste image que les fictions américaines m’ont laissé. Je n’ai lu que des avis positifs sur la série. Avec papa Katmis à la production, je sens que des flots incontrôlables d’émotions m’envahiront. La beauté du générique qui rappelle ceux des séries de feue la WB à la grande époque m’émeut déjà. Des têtes d’affiches comme le séduisant Taylor Kitsch, les excellents Michael B. Jordan et Matt Lauria ou encore Jurnee Smollett sont des plus non-négligeables. Je prépare les mouchoirs pour Friday Night Lights en espérant que cette intégrale me réconcilie avec l’accent Texan et réussisse à me faire apprécier le football américain. 

 

The Job Lot.jpg

Puisque j'ai fini Torka aldrig tårar utan handskar, je lui ai trouvé une remplaçante à mon Challenge séries. L'heureuse élue est The Job Lot, une comédie britannique dont j'ai découvert le season final par hasard sur la BBC Entertainment. Je me suis surprise à ne pas regarder ma montre et à regretter que l'épisode soit déjà terminé. Après la déception/ supplice qu'a été Vicious, je n'aurais pas réitéré de mon plein gré l'expérience de la sictom britannique. Il faut dire que si l'humour des deux séries reste sensiblement le même, celui de The Job Lotva au-delà de la surenchère sarcastique, caustique. Il y a une éventail de personnages qu'il me tarde de découvrir, notamment Trish qui m'a l'air bien fofolle. Ah, il y a Russell Tovey aussi — Kevin dans Looking— un acteur que je commence vraiment à apprécier, et Adeel Akhtar le Wilson Wilson d'Utopia. Avec ces deux têtes connues, je me sens moins dépaysée. Sur ce, je vais pointer au Pôle Emploi de Bramall.